Usages des trognes

Bois d’œuvre et de service

Usages anciens

  • La vannerie : Taillés annuellement, les saules, aussi appelés osier, produisent des brins souples et droits utilisés en vannerie. Au delà de la production de paniers et autres objets tressés, ces rejets servaient également à lier les sarments de vignes et les gerbes de blé.
  • Les poteaux, perches, fascines, piquets de clôture : Aux principales fonctions s’en ajoutent d’autres répondant à une logique d’aménagement (fixer les berges, calmer l’ardeur des eaux, …) ou à divers emplois domestiques (tuteurage dans les vignes et les vergers, parcage du bétail,…).

Usages d’hier, d’aujourd’hui et de demain…

  • La charpente et l’ébénisterie : Le tronc des arbres têtards généralement noueux et résistant, ainsi que certains rejets aux formes particulières, étaient autrefois recherchés pour la confection de poutres et pour la construction navale.
    Leur bois de loupe très décoratif était – et est toujours – très prisé par l’ébénisterie et la marqueterie pour la confection de meubles ou de pièces de luxe. On peut en particulier citer les loupes de chênes, d’ormes, de peupliers noirs, de frênes, …

Bois énergie

Avant l’avènement des énergies fossiles (charbon minéral, fuel, gaz), le bois était la principale source d’énergie calorifique. De par la diversité de ses productions, la trogne permettait de satisfaire l’ensemble des besoins en combustibles qu’ils soient domestiques, artisanaux ou industriels.

 

Usages anciens

  • Le fagot : Les branches les plus fines résultant de la taille, étaient soigneusement rassemblées en tas de fagots, qui brûlés par millions chaque année, satisfaisaient les besoins énergétiques du foyer (cheminée, four à pain,…), et de certaines activités artisanales et industrielles (poteries, briqueteries, tuileries, fours à chaux,…).
  • Le charbon de bois : Avant l’emploi du charbon fossile, c’est le charbon de bois qui servait à alimenter la métallurgie et les verreries. Il était issu du bois d’émondage et transformé sur place par des charbonniers, les bois de hêtre, de chêne et de charme étaient notamment utilisés pour leur fort pouvoir calorifique.

Usages d’hier, d’aujourd’hui et de demain…

  • Le bois bûche : De valeur supérieure à celle des fagots, les branches de gros diamètre servaient – et servent toujours – à la confection de bûches destinées à alimenter les cheminées, foyers fermés et poêles. Face au coût toujours croissant des énergies fossiles, le bois de chauffage connaît déjà un regain d’intérêt qui devrait s’accroître dans un futur proche.
  • Le bois plaquettes : L’apparition d’outils permettant le broyage de branches d’un diamètre conséquent permet de valoriser les rémanents de taille sous une nouvelle forme : la plaquette de bois, actuellement utilisée pour alimenter les chaufferies collectives et industrielles.

Bois fertilité

Usages anciens

L’apparition de cavités, consécutives aux diverses tailles, s’accompagne de la formation de terreau issu de la décomposition du bois, de l’apport de matériaux organique et minéral par le vent et les oiseaux. Ce terreau, matière précieuse, était autrefois récolté pour préparer les semis et enrichir le potager.

Usages d’hier, d’aujourd’hui et de demain…

De tout temps, l’arbre têtard, de part l’importance de sa biomasse, a contribué à enrichir les sols, par l’apport de feuilles et de racines fines décomposées annuellement et restituant au sol divers éléments minéraux dont de l’azote et du carbone.

Fourrage

Usages d’hier, d’aujourd’hui et de demain… ?

L’arbre têtard, véritable « prairie aérienne »
Autrefois pratiquée dans toutes les régions d’élevage, la récolte du feuillage et des jeunes rameaux des arbres permettait un apport de fourrage non négligeable, notamment en montagne ou pendant les périodes de sécheresse estivale. L’orme, le frêne et le mûrier blanc, réputés pour la qualité nutritionnelle de leur fourrage, étaient les essences les plus recherchées. Dans un contexte de changement climatique et de sécheresses annoncées, cette pratique plus ou moins abandonnée, va retrouver sa noblesse et son utilité.

La trogne « station d’épuration »

Usages de demain…

Les nouvelles réglementations imposent, notamment dans les zones urbanisées et industrielles ainsi que dans les lotissements, la collecte des eaux pluviales. Une alternative aux bassins de récupération et de décantation, pourrait être de créer des cuvettes végétales plantées d’arbres têtards.
Ces espaces, s’apparentant à des zones humides, au-delà de leur rôle d’assainissement, contribueraient à la biodiversité, à la production de biomasse, à la reconstitution de prairies humides et à l’embellissement des sites et du cadre de vie, offrant aussi des espaces récréatifs pour les petits et les grands.

La sériciculture

La sériciculture est l’élevage du ver à soie. Les vers à soie sont les chenilles des papillons Bombyx mori (bombyx du mûrier). Ils se nourrissent exclusivement de feuilles de mûrier, ce qui implique une culture de mûriers conduits en têtards pour approvisionner l’élevage en feuilles fraîches.