La taille en trogne

Quelles essences peut-on tailler en trogne ?

La plupart des feuillus peuvent être taillés en trogne à l’exeption de celle qui ont une croissance très lente ou qui supporte mal les tailles sévère comme le noyer, les fruits à noyaux, et la plupart des conifères. Parmis les plus courantes : chêne, saules, orme, frêne, platane, mûrier,charme, érable champêtre, hêtres, peupliers noirs, tilleuls, châtaigners, marroniers…

Taille de formation en trogne

Comment trogner la première fois ?

La taille d’un arbre têtard s’effectue plusieurs années après la formation, dès que le diamètre de l’arbre a atteint un diamètre de 5 à 10 cm. L’étêtage est réalisé à la hauteur voulue pour des objectifs et usages différents. La coupe de la tige principale doit être nette pour que la reprise se fasse bien en couronne autour de la section. Il est également nécessaire d’élaguer complètement le sujet pour éviter qu’il ne parte en « buisson ». Cette opération pourra se répété les premières années si une repousse de gourmands se fait sur le corps de l’arbre. Les autres étêtages pourrons se faire tout les 3, 4 ans pour bien former la tête de l’arbre.
Par la suite les étêtages seront espacés au fur et à mesure que l’arbre grossira.

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À quel moment tailler la première fois ?

La première taille de formation de l’arbre têtard est pratiquée en période de repos végétatif (mi novembre-mi mars) pour conserver un maximum de réserves pour la reprise.

Taille d’entretien

Après la formation de la tête, l’entretien d’un arbre têtard est réalisé à intervalle régulier. Cette périodicité est très importante pour la santé de l’arbre. Le rythme des tailles est très variable, de 1 à 20 ans selon :

  • L’essence de l’arbre :
    Les tailles des « bois durs », comme le chêne, peuvent êtres espacés de 10 ans. Pour les bois à croissance rapide, comme le saule et le peuplier, il est conseillé de tailler tous les 4-5 ans. Un rythme de taille plus élevé favorise la vitalité mais n’encourage pas la formation de creux favorables à la biodiversité.
  • Le terrain
  • La destination du bois récolté (fourrage ou bois de chauffage)

Comme pour toute taille sévère d’un arbre, l’exploitation du têtard est réalisée préférentiellement entre la mi-novembre et la mi-mars, quand la sève et les réserves sont descendues dans les racines. Sauf s’il s’agit de récolter du fourrage ! Le choix de cette période permet également d’éviter le dérangement des oiseaux en période de nidification.
Il est important de couper les branches au-dessus du bourrelet cicatriciel pour éviter toute fragilisation de l’arbre et l’apparition de maladies liées à la colonisation par les parasites.
Attention : lorsque les branches sont très grosses, la taille peut être dangereuse. Il faut donc prendre la précaution de tronçonner les branches en plusieurs fois à partir du sommet.

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Quel matériel ?

Pour un accès plus pratique aux branches, mieux vaut s’équiper d’une tronçonneuse de petit gabarit (guide de 30 à 35 cm), voire d’une scie à élaguer.

Cicatrisation naturelle

L’arbre est capable de cicatriser rapidement et efficacement après une taille grâce à la formation de bourrelets de recouvrement. Il est inutile de recourir à l’emploi de produits « cicatrisant ».

Restaurer un vieil arbre têtard

Les vieux arbres, en vue de leur état de santé et de leur stade de vie, requièrent une attention particulière. En effet, il ne sont plus en état de supporter un élagage comme avec des arbres plus jeunes. Leurs réserves énergétiques sont limitées et leur résistance face aux maladies et aux insectes est moindre.

Les sujets âgés qui n’ont pas été exploités depuis plus de 15 ans peuvent présenter des rejets d’un diamètre supérieur à 20 cm.

Si on ne coupe pas les branches, elles risquent de céder sous leur propre poids si elles sont en situation de déséquilibre sur la tête de l’arbre. Si on les coupe, on ouvre une section importante qui mettra beaucoup de temps à cicatriser et la reprise des bourgeons dormants sera plus aléatoire. D’autre part, plus les tiges sont grosses, plus on enlève des réserves à l’arbre qui sera davantage vulnérable aux pathogènes. Il s’agit là d’un argument supplémentaire pour favoriser des fréquences soutenues d’exploitation…

Vieille trogne de saule menacée par le poids de ses charpentières

Deux réponses sont possibles selon lessence de larbre :

  • Les arbres à bois tendre et cassant (saules, peupliers) qui reprennent facilement, doivent être taillés car le risque d’éclatement est beaucoup plus important que le risque de non reprise.
  • Les arbres à bois plus dur (comme les chênes et les frênes) pourront être laissés en forme libre si leur structure est équilibrée et leur tenue mécanique satisfaisante. Dans le cas contraire, il est préférable de se risquer à les tailler.

Une méthode alternative pourrait être la suivante :

  • 1er hiver : exploiter partiellement la couronne en laissant plusieurs branches maîtresses régulièrement réparties, diminuer éventuellement la longueur de celles-ci au niveau d’une fourche : tire-sève raccourcis.
  • 1er et 2ème printemps : laisser se développer la nouvelle couronne de rejets.
  • 3ème hiver : Si les nouveaux rejets sont suffisamment nombreux et vigoureux, on peut exploiter les tire-sève raccourcis.